30.12.2025
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Effets de fin d'année sur la bourse

Les marchés boursiers se mettent progressivement en mode Noël. Il est donc temps de se pencher sur certains effets typiques de fin d'année. Derrière les illuminations festives et les e-mails de vœux obligatoires, les marchés connaissent en effet un certain nombre de schémas qui se répètent chaque année. Ces effets de fin d'année font parfois faire des bonds étranges aux cours, sans qu'il y ait de nouvelles fondamentales à la base. Pour l'investisseur attentif, il ne s'agit pas de mystères, mais de mécanismes qui se reproduisent chaque année. Et qui peuvent parfois être exploités à son avantage...

Analysons les plus importants.

Tax loss harvesting : vendre à contrecœur

Une pratique courante dans les pays où les plus-values réalisées sont imposées : la récupération des pertes fiscales. Les investisseurs vendent des positions déficitaires afin que ces pertes puissent être compensées fiscalement par des gains réalisés antérieurement. Résultat ? Les actions qui étaient déjà en difficulté subissent un coup supplémentaire en fin d'année.

Jusqu'à présent, les investisseurs belges observaient ce phénomène avec une certaine jalousie. Mais à partir de l'année prochaine, nous pourrons nous aussi participer à ce jeu. Cela signifie que les effets de fin d'année sur les petites capitalisations belges seront probablement plus visibles à partir de l'année prochaine que ce à quoi nous sommes habitués historiquement.

La conséquence est prévisible : les titres qui ont sous-performé au cours de l'année écoulée sont vendus, souvent indépendamment de leurs perspectives. Et les titres vendus enregistrent parfois une baisse qui dépasse ce qui est rationnellement justifiable.

Nettoyage du portefeuille : window dressing avec un chiffon

Les gestionnaires de fonds professionnels sont aussi des êtres humains. Et les êtres humains n'aiment pas les photos embarrassantes. Demandez donc à MM. Trump et Clinton.

À la fin de l'année, les investisseurs professionnels font le point sur leur portefeuille. Certains ont donc la mauvaise habitude d'essayer de le nettoyer avant la fin de l'année : les positions qui ont enregistré de mauvaises performances au cours de l'année écoulée sont vendues afin qu'elles n'apparaissent pas dans le rapport annuel. Ce « window dressing » renforce le même effet que le tax loss harvesting. Les titres perdants sont vendus, non pas parce qu'ils se sont soudainement détériorés, mais parce que personne ne veut plus les « montrer ». L'action est ainsi doublement pénalisée, pour des raisons purement esthétiques.

Cela donne aux investisseurs attentifs – et aux gestionnaires de fonds qui se moquent de l'esthétique – l'occasion de repêcher ce vilain petit canard avant qu'il ne se transforme en beau cygne.

Faibles volumes, marchés calmes et listes bruyantes

Entre Noël et le Nouvel An, la bourse tourne souvent à demi-régime. De nombreux investisseurs professionnels sont en vacances, les volumes de transactions diminuent et les carnets de commandes se raréfient. Dans un tel contexte, un ordre relativement important peut suffire à faire fluctuer le cours de plusieurs pourcents, souvent sans qu'il y ait de nouvelles fondamentales à l'appui.

C'est précisément dans ce contexte que les listes annuelles des favoris font leur apparition . Les banques, les analystes et les gourous autoproclamés de la bourse présentent leurs « meilleurs choix pour 2026 ». Pour les grandes actions liquides, l'impact reste généralement limité, mais pour les petites et microcapitalisations, une telle mention peut soudainement créer une forte pression à l'achat (ou à la vente). Quelques ordres supplémentaires sur un marché à faible liquidité suffisent à faire fluctuer considérablement le cours, indépendamment de la réalité sous-jacente de l'entreprise.

Pour l'investisseur actif, cela offre parfois des opportunités inattendues dont il peut tirer parti.

Le venin dans la queue

À cela s'ajoute un autre phénomène moins réjouissant en fin d'année : certains malfaiteurs choisissent d'envoyer un communiqué de presse juste avant Noël ou le Nouvel An, dans lequel ils annoncent une série de mauvaises nouvelles soigneusement accumulées. Il s'agit donc de choisir stratégiquement le moment pour annoncer les mauvaises nouvelles , dans l'espoir qu'elles seront noyées sous la dinde et le champagne et qu'elles ne seront pas reprises par la presse et le public.

Les grandes entreprises ont généralement abandonné cette pratique — la confiance s'acquiert à pied et se perd à cheval — mais cela arrive encore parfois dans les petites entreprises cotées en bourse. En consultant les pages consacrées aux relations avec les investisseurs pendant les fêtes de fin d'année, vous pouvez parfois y trouver des informations précieuses (et opportunes). Il faudra peut-être supporter le regard noir de votre moitié ou de votre belle-mère à table...

En conclusion

Les effets de fin d'année ne sont pas des lois boursières magiques, mais le résultat du comportement humain, des règles fiscales et de la réalité pratique. Ils créent du bruit, parfois gênant, parfois intéressant. Pour l'investisseur à long terme, ils rappellent surtout que le cours et la valeur ne vont pas toujours de pair, surtout en décembre.

Et qui sait : pendant que les autres préparent leur portefeuille pour l'hiver, une opportunité se présente justement sous le sapin de Noël 🎄📈.

 

Auteur : Jens Verbrugge

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